L’Europe en famille
La noblesse terrienne polonaise au vingtième siècle
Le prince Roman Sanguszko, le père Adam Stefan Sapieha, le curé Gromadzki, Paweł Sapieha, Janina Rzyszczewska, Sławuta 1910
Ci-dessus : Le prince Roman Sanguszko, le père Adam Stefan Sapieha, le curé Gromadzki, Paweł Sapieha, Janina Rzyszczewska, Sławuta 1910.

Religion

Dans la majorité des cas, les familles de la noblesse terrienne étaient très profondément catholiques, mais certaines étaient de confession protestante. Ils prenaient régulièrement part à la messe, s’efforçaient de vivre en accord avec le décalogue et soutenaient financièrement l’Église. Ils finançaient souvent les travaux et l’équipement intérieur des églises. De nombreux propriétaires terriens reçurent les titres honorables de chambellan du pape pour les services rendus à l’Église. Certains représentants de la noblesse terrienne prirent l’habit et jouèrent un rôle important dans l’Église catholique. C’est le cas de Sainte Ursule Ledóchowska, mère supérieure de la congrégation des Ursulines du coeur de Jésus agonisant. Grâce à son travail et à ses compétences, la congrégation se développa rapidement dans la période de la IIe République, veillant au développement et à l’éducation des autres et particulièrement en faveur des jeunes et des enfants. Les Ursulines fondèrent pour eux des orphelinats en Pologne, dans les Confins orientaux, en Italie et en France.

L’une des figures de tête de l’Église polonaise de la première moitié du XXe s. était le cardinal Adam Stefan Sapieha, archevêque métropolitain de Cracovie. Il organisait de l’aide pour les pauvres, entre autres au Comité épiscopal-princier (pendant la Première Guerre mondiale), il soutenait « Caritas » (à l’époque de la IIe République), cofonda les structures de l’Action catholique fonctionnant dans les années 1930, créa des paroisses, construisit des églises, implanta des couvents et veilla à l’éducation des prêtres.

Surnommé « Prince inébranlable », il était le fondement imperturbable de la résistance catholique contre l’occupation allemande dans les années 1939–1945. Il soutenait les institutions scientifiques et la presse catholique, et après la IIe Guerre mondiale, il fonda « Tygodnik Powszechny » (L’Hebdomadaire universel). Supérieur de Karol Wojtyła, le futur pape Jan Paul II, c’est le cardinal Sapieha qui le consacra prêtre, veilla à son développement intellectuel et spirituel. Pour Karol Wojtyła, il constituait le modèle par excellence du dirigeant de l’Église.